17 Aout en soiree,
J'ai donc ete visite le monastere de saint Stephanos. Ruines standards encombrees d'echafaudages. Si vous voulez en savoir plus, je vous enjoins a visiter Wikipedia. Par contre la cafetaria etait ouverte et on pouvait y fumer la shisha. Pas besoin de grand chose de plus pour faire mon bonheur.
Malgre mon aspect, disons, neglige et peu engageant (depuis la fuite dans mon reservoir d'eau, l'hygiene et la lessive sont passees au second plan), une jeune fille vient s'installer a ma table et engage la conversation. Je suis etonne d'un tel comportement temeraire en Iran, rendu possible par l'isolement du lieu, mais neanmoins ravi.
Elle parle anglais parfaitement et pour la premiere fois en 15 jours je ne suis pas oblige de parler petit negre.
Une dame me conseille le poisson grille et je me laisse tenter. Cinq minutes plus tard, le cuistot redescend du bassin aux carpes avec mon repas. Il lui echappe des mains et devale les escaliers comme il peut. Il aura lutte pour sa vie jusqu'au bout mais rien a faire, il terminera finalement sous le couteau du chef et au fond de mon estomac.
Tres simple mais tres bon, probablement mon meilleur repas en Iran.
Mais il est deja 18h et il est temps de trouver un endroit pour loger. Les berges de la rivieres sont tentantes, mais avec des miradors de chaque cote tous les kilometres, je n'aurai pas le temps d'ouvrir la tente que j'aurai deja la marechausee sur le dos.
Je vois alors un affluent de la riviere qui remonte dans une jolie petite vallee et un semblant de piste s'y engage. Il ne faut pas grand chose de plus pour me tenter. Ca passe, difficilement, mais ca passe.
Je trouve un chouette endroit apres un coude, mais je vois encore un pylone electrique et le sommet d'un mirador. Je continue la piste, mais apres 50 metres la derniere pluie en a emporte 2 metres. Avant d'amenager un chemin avec des cailloux, je vais un peu plus loin en reconaissance. La piste n'est plus entretenue et il y a un trou tous les 30 metres. Le mieux etant l'ennemi du bien, je fais demi-tour sur une plateforme pas plus large que la voiture et retourne au premier endroit. J'ai du passer les courtes et chipoter un peu pour descendre et je decrais etre tranquille.
La tente depliee, je fonce me rafraichir dans l'eau. Je n'en ai que jusqu'aux genoux mais c'est un vrai plaisir quand meme.
Des traces d'animaux les plus divers jalonnent les berges boueuses. J'espere que celles avec des ongles appartiennent a des chiens domestiques plutot qu'a des loups ou autres gros chats sympathiques.
Au milieu des roseaux, vision aussi improbable que de l'art erotique iranien, un tournesol isole a pousse. De grosses et apetissantes galinettes cendrees s'envolent a mon passage. Probablement un de mes plus beaux campements, mais je semble trouver mieux chaque jour. Des que j'ai l'occasion je vous envoie les photos.
Tout a l'heure dans mes ecouteurs, Cali se demandait c'est quand le bonheur. Je voudrais repondre a ce monsieur Cali que le bonheur c'est ici et maintenant et qu'il est temps d'en profiter parce que ca peut pas durer.
Etrange que je me lance dans la pbilosophie de comptoir alors que je n'ai pas bu une goutte d'alcool depuis 15 jours...
Je n'ai roule que 160 km aujourd'hui et je ne suis pas fatigue. J'ai ramasse pas mal de bois pour le feu et je me sens l'envie d'ecrire. Je vais pouvoir rattraper pas mal de posts en retard.
Malheureusement, avec le coucher du soleil, le vent se leve au-moins aussi violent qu'hier. La poussiere et le sable volent dans tous les sens.
L'electronique n'a pas besoin de ca. La voiture est un nid a poussiere. Des que je ralentis sur une piste, le nuage qui me suit se rabat dans l'habitacle jusqu'a m'aveugler. Je n'ose plus sortir mon laptop en journee, les ecrans de mon gps, mon telephone et mon thermometre sont recouverts d'une couche graisseuse, melange de poussiere et de salive. Et mon appareil photo semble avoir passe la nuit dans un sac de farine. Il n'y a que l'objectif que j'arrive a tenir propre.
En plus du vent, 2 gros spots se sont allumes au niveau du mirador. Je ne suis pas dans leur ligne de vue directe, mais je decide neanmoins d'un black-out total pour eviter une visite indesiree.
Le tas de bois reste la et je me refugie dans ma tente.
Pour terminer sur une note plus legere, tout a l'heure lors du changement d'huile, le garagiste me demandait de faire un choix difficile entre Castrol et Total. Cela me rappelle l'excellente blague de Guy et Dede qui partent en vacances. Je m'en voudrais de ne pas vous la conter :
C'est donc Guy et Dede qui partent en vacances. Ils sont sur l'autoroute. Guy et Dede s'entendent tres tres bien et n'ont besoin que d'une seule chambre quand ils vont a l'hotel si cous voyez ce que je veux dire.
Soudain Guy s'ecrie : "Flute, on a oublie la vaseline !"
Dede repond que effectivement c'est bien embetant. Mais on a deja passe Lyon, on ne vas pas faire demi-tour. Qu'est-ce qu'on peut faire ?
J'ai une idee dit Guy : En attendant de trouver une pharmacie, on n'a qu'a s'arreter a la prochaine station-service et acheter de l'huile. Ca depannera.
Aussitot dit, aussitot fait et au comptoir Guy demande un litre d'huile.
Le garagiste attrape un bidon sur l'etagere et dit je vous ai mis de la Castrol. Vous allez voir dit-il, "avec Castrol, on s'envole !"
Et Dede de repondre timidement : "Alors vous n'auriez pas plutot de la Motul ?"
Tout en finesse vous l'avouerez. Sur ce je vous souhaite une bonne nuit.
PETIT UPDATE DU MATIN :
De violentes rafales de vent on fait tanguer la tente et la voiture toutes les quelques minutes dans un boucan infernal. Ce qui fait qu'a 7h je suis encore dans mes plumes. Je suis reveille par des eclats de voix et quand je sors la tete de la tente, c'est pour me trouver nez a nez avec 2 canons de Kalachnikov qui me regardent dans les yeux. Ce sera l'objet du prochain chapitre. Sachez que tout est bien qui finit bien. Apres 7h de discussion avec un nombre incalculable de policiers, militaires, douaniers et autres chaussettes a clous, je suis maintenant au Naxcivan.
A bientot !
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J'ai donc ete visite le monastere de saint Stephanos. Ruines standards encombrees d'echafaudages. Si vous voulez en savoir plus, je vous enjoins a visiter Wikipedia. Par contre la cafetaria etait ouverte et on pouvait y fumer la shisha. Pas besoin de grand chose de plus pour faire mon bonheur.
Malgre mon aspect, disons, neglige et peu engageant (depuis la fuite dans mon reservoir d'eau, l'hygiene et la lessive sont passees au second plan), une jeune fille vient s'installer a ma table et engage la conversation. Je suis etonne d'un tel comportement temeraire en Iran, rendu possible par l'isolement du lieu, mais neanmoins ravi.
Elle parle anglais parfaitement et pour la premiere fois en 15 jours je ne suis pas oblige de parler petit negre.
Une dame me conseille le poisson grille et je me laisse tenter. Cinq minutes plus tard, le cuistot redescend du bassin aux carpes avec mon repas. Il lui echappe des mains et devale les escaliers comme il peut. Il aura lutte pour sa vie jusqu'au bout mais rien a faire, il terminera finalement sous le couteau du chef et au fond de mon estomac.
Tres simple mais tres bon, probablement mon meilleur repas en Iran.
Mais il est deja 18h et il est temps de trouver un endroit pour loger. Les berges de la rivieres sont tentantes, mais avec des miradors de chaque cote tous les kilometres, je n'aurai pas le temps d'ouvrir la tente que j'aurai deja la marechausee sur le dos.
Je vois alors un affluent de la riviere qui remonte dans une jolie petite vallee et un semblant de piste s'y engage. Il ne faut pas grand chose de plus pour me tenter. Ca passe, difficilement, mais ca passe.
Je trouve un chouette endroit apres un coude, mais je vois encore un pylone electrique et le sommet d'un mirador. Je continue la piste, mais apres 50 metres la derniere pluie en a emporte 2 metres. Avant d'amenager un chemin avec des cailloux, je vais un peu plus loin en reconaissance. La piste n'est plus entretenue et il y a un trou tous les 30 metres. Le mieux etant l'ennemi du bien, je fais demi-tour sur une plateforme pas plus large que la voiture et retourne au premier endroit. J'ai du passer les courtes et chipoter un peu pour descendre et je decrais etre tranquille.
La tente depliee, je fonce me rafraichir dans l'eau. Je n'en ai que jusqu'aux genoux mais c'est un vrai plaisir quand meme.
Des traces d'animaux les plus divers jalonnent les berges boueuses. J'espere que celles avec des ongles appartiennent a des chiens domestiques plutot qu'a des loups ou autres gros chats sympathiques.
Au milieu des roseaux, vision aussi improbable que de l'art erotique iranien, un tournesol isole a pousse. De grosses et apetissantes galinettes cendrees s'envolent a mon passage. Probablement un de mes plus beaux campements, mais je semble trouver mieux chaque jour. Des que j'ai l'occasion je vous envoie les photos.
Tout a l'heure dans mes ecouteurs, Cali se demandait c'est quand le bonheur. Je voudrais repondre a ce monsieur Cali que le bonheur c'est ici et maintenant et qu'il est temps d'en profiter parce que ca peut pas durer.
Etrange que je me lance dans la pbilosophie de comptoir alors que je n'ai pas bu une goutte d'alcool depuis 15 jours...
Je n'ai roule que 160 km aujourd'hui et je ne suis pas fatigue. J'ai ramasse pas mal de bois pour le feu et je me sens l'envie d'ecrire. Je vais pouvoir rattraper pas mal de posts en retard.
Malheureusement, avec le coucher du soleil, le vent se leve au-moins aussi violent qu'hier. La poussiere et le sable volent dans tous les sens.
L'electronique n'a pas besoin de ca. La voiture est un nid a poussiere. Des que je ralentis sur une piste, le nuage qui me suit se rabat dans l'habitacle jusqu'a m'aveugler. Je n'ose plus sortir mon laptop en journee, les ecrans de mon gps, mon telephone et mon thermometre sont recouverts d'une couche graisseuse, melange de poussiere et de salive. Et mon appareil photo semble avoir passe la nuit dans un sac de farine. Il n'y a que l'objectif que j'arrive a tenir propre.
En plus du vent, 2 gros spots se sont allumes au niveau du mirador. Je ne suis pas dans leur ligne de vue directe, mais je decide neanmoins d'un black-out total pour eviter une visite indesiree.
Le tas de bois reste la et je me refugie dans ma tente.
Pour terminer sur une note plus legere, tout a l'heure lors du changement d'huile, le garagiste me demandait de faire un choix difficile entre Castrol et Total. Cela me rappelle l'excellente blague de Guy et Dede qui partent en vacances. Je m'en voudrais de ne pas vous la conter :
C'est donc Guy et Dede qui partent en vacances. Ils sont sur l'autoroute. Guy et Dede s'entendent tres tres bien et n'ont besoin que d'une seule chambre quand ils vont a l'hotel si cous voyez ce que je veux dire.
Soudain Guy s'ecrie : "Flute, on a oublie la vaseline !"
Dede repond que effectivement c'est bien embetant. Mais on a deja passe Lyon, on ne vas pas faire demi-tour. Qu'est-ce qu'on peut faire ?
J'ai une idee dit Guy : En attendant de trouver une pharmacie, on n'a qu'a s'arreter a la prochaine station-service et acheter de l'huile. Ca depannera.
Aussitot dit, aussitot fait et au comptoir Guy demande un litre d'huile.
Le garagiste attrape un bidon sur l'etagere et dit je vous ai mis de la Castrol. Vous allez voir dit-il, "avec Castrol, on s'envole !"
Et Dede de repondre timidement : "Alors vous n'auriez pas plutot de la Motul ?"
Tout en finesse vous l'avouerez. Sur ce je vous souhaite une bonne nuit.
PETIT UPDATE DU MATIN :
De violentes rafales de vent on fait tanguer la tente et la voiture toutes les quelques minutes dans un boucan infernal. Ce qui fait qu'a 7h je suis encore dans mes plumes. Je suis reveille par des eclats de voix et quand je sors la tete de la tente, c'est pour me trouver nez a nez avec 2 canons de Kalachnikov qui me regardent dans les yeux. Ce sera l'objet du prochain chapitre. Sachez que tout est bien qui finit bien. Apres 7h de discussion avec un nombre incalculable de policiers, militaires, douaniers et autres chaussettes a clous, je suis maintenant au Naxcivan.
A bientot !
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